Le métro de Tokyo
Le métro de Tokyo est à lui seul une aventure… La distribution des billets est automatique. On repère sur le plan la station où l’on veut aller. Sous le nom, il y a un chiffre, trente, quarante, jusqu’à quatre-vingts. C’est le prix du trajet en yens. On met la somme voulue dans un distributeur et l’on reçoit un billet tout beau tout neuf, que l’on tend ensuite au contrôleur qui poinçonne, et vous laisse entrer dans le sublime réseau métropolitain de l’Empire du Soleil levant.
Le seul problème est que le plan du métro est systématiquement rédigé en kanji. (C’est l’un des trois alphabets japonais, les deux autres étant l’hiragana et le katakana. Les deux derniers sont phonétiques, le premier est issu tout droit de l’alphabet chinois : il faut en moyenne quatorze ans pour l’apprendre tout entier, quand on est Japonais.) Il existe quelquefois un plan traduit en caractères européens, mais caché de manière qu’on ne le trouve pas. Il faut donc arrêter un passant, lui dire le nom de la station où l’on veut aller, répéter quatre ou cinq fois. S’il a de la bonne volonté, il met son doigt sur le plan, et vous montre le prix. S’il a peur de se rendre ridicule en ne comprenant pas, il s’en va. Cela arrive huit fois sur dix. Le contrôleur passé, vous redemandez où c’est. On vous désigne alors la ligne à prendre, et après, vous êtes sauvé, parce que les noms des stations sont rédigés en caractères orientaux et en caractères européens.
La première fois que j’ai pris le métro, des messieurs et des dames dansaient l’habituelle pantomime (1) du pingouin qui salue. Les wagons s’ouvrent et les pingouins deviennent chats sauvages. Et je te pousse, et je te cogne, et je te bouscule jusqu’à ce que toutes les places assises soient occupées. J’ai vu une femme, si vieille qu’elle ne tenait que par ses os et ses tremblements, littéralement catapultée (2) par un gaillard de vingt ans qui s’est vautré (3) sur les sièges, sans la moindre honte, et sans que personne lui dise quoi que ce soit.
Le soir à la sortie des bureaux, lorsque les quais sont vraiment trop encombrés, l’administration du métro met en place des brigades spéciales de pousseurs de foule qui tassent à main nue les gens dans les wagons.
Anne-France Dautheville
« Et j'ai suivi le vent »
Flammarion
(1) pantomime = expression par gestes
(2) catapulter = pousser très fort
(3) se vautrer = se coucher en se laissant aller
Cochez la réponse qui vous semble juste.
Q.1 Quel nom est donné au Japon ?
(R1.1) pays du Soleil Levant
(R1.2) pays du Sourire
(R1.3) pays des Mille Soleils
Q.2 La monnaie japonaise est :
(R2.1) la roupie
(R2.2) le yen
(R2.3) l'euro
Q.3 Pour un étranger, prendre le métro est :
(R3.1) une épreuve facile
(R3.2) une épreuve difficile
(R3.3) une véritable aventure
Q.4 On se repère grâce à :
(R4.1) un plan en caractères européens
(R4.2) un plan en caractères japonais
(R4.3) le texte ne le dit pas
Q.5 Dans le métro japonais, la distribution des billets est faite :
(R5.1) par un employé
(R5.2) par un distributeur automatique
(R5.3) par un contrôleur
Q.6 Le plan en caractères européens est :
(R6.1) bien visible
(R6.2) peu visible
(R6.3) caché
Q.7 Le plan du métro est le plus souvent rédigé :
(R7.1) en chinois
(R7.2) en anglais
(R7.3) en kanji
Q.8 Pour apprendre l'alphabet japonais il faut :
(R8.1) une année
(R8.2) 14 ans
(R8.3) dix ans
Q.9 Quand un passant japonais ne comprend pas une question :
(R9.1) il se fâche
(R9.2) il vous salue
(R9.3) il a peur d'être ridicule
Q.10 Le passant japonais renseigne un étranger :
(R10.1) toujours
(R10.2) quelquefois
(R10.3) jamais
Q.11 Le prix du trajet est indiqué :
(R11.1) sur le plan
(R11.2) sur le distributeur
(R11.3) nulle part
Q.12 L'auteur, en regardant agir les Japonais, pense :
(R12.1) à une pantomime de pingouins
(R12.2) à une danse gracieuse
(R12.3) à des mouvements désordonnés
Q.13 Les quais sont particulièrement encombrés :
(R13.1) le matin
(R13.2) l'après-midi
(R13.3) le soir, à la sortie des bureaux
Q.14 Le chiffre inscrit sous le nom des stations indique :
(R14.1) la distance à parcourir
(R14.2) la durée du trajet
(R14.3) le prix du trajet
Q.15 Quand les quais sont trop encombrés, l'administration :
(R15.1) ne fait rien
(R15.2) donne des conseils par haut-parleur
(R15.3) met en place des brigades spéciales
Q.16 Pour aider les gens à monter dans les wagons :
(R16.1) on leur tend la main
(R16.2) on leur ouvre la porte
(R16.3) on les pousse
Q.17 Les gens dans le métro se conduisent :
(R17.1) avec calme
(R17.2) avec discipline
(R17.3) comme des chats sauvages
Q.18 L'auteur a vu une très vieille personne :
(R18.1) respectée
(R18.2) bouculée
(R18.3) protégée
Q.19 L'auteur pense que les jeunes gens sont :
(R19.1) mal élevés
(R19.2) bien élevés
(R19.3) on ne sait pas
Q.20 Lorsqu'un jeune homme se conduit mal, les voyageurs :
(R20.1) font des remarques
(R20.2) lui disent quelque chose
(R20.3) ne disent rien
Q.21 L'auteur est choqué par un jeune homme qui :
(R21.1) écrase son pied
(R21.2) pousse des cris
(R21.3) se vautre sur les sièges
Q.22 Dans les wagons, les gens sont :
(R22.1) isolés
(R22.2) à l'aise
(R22.3) serrés comme des sardines
Q.23 Les pousseurs de foule travaillent :
(R23.1) avec une machine
(R23.2) avec des gants
(R23.3) à main nue
Q.24 Pour dire bonjour, les Japonais :
(R24.1) font un signe de la tête
(R24.2) tendent la main
(R24.3) s'inclinent
Q.25 Il s’agit d’un texte
(R25.1) narratif
(R25.2)argumentatif
(R25.3)analytique
Q.26 Pour lire le plan du métro de Tokyo, il faut savoir lire :
(R26.1)en katakana
(R26.2)en kanji
(R26.3)en chinois
Q.27 Le synonyme du mot « hiéroglyphe » dans le texte est
(R27.1)caractère oriental
(R27.2)casse-tête chinois
(R27.3)signes japonais
( VRAI FAUX ON NE SAIT PAS )
(...)1. Selon l’auteure du texte , prendre le métro à Tokyo, c’est une aventure.
(...)2. On peut acheter des billets à la caisse.
(...)3. L’un des alphabets japonais trouve ses sources dans la langue chinoise.
(...)4. Les contrôleurs travaillent uniquement dans les wagons.
(...)5. Les prix de trajets ne sont pas exposés en euros.
(...)6. Les contrôleurs parlent au moins une langue européenne.
(...)7. Les passagers japonais sont très polis.
(...)8. On compare les passagers aux pingouins.
(...)9. Les jeunes gens ne cèdent pas leur place à des personnes agées.
(...)10. L’administration du métro a trouvé une solution originale pour
rendre la circulation de passagers plus rapide.
(...)11. Ce texte est tiré d’un dépliant touristique.
(...)12. L’auteur de ce texte a plusieurs fois visité le Japon.