EN AVANT LA MUSIQUE !
Tout a commencé il y a vingt ans. La scène se passe en avril 1982 au cabinet
de Jack Lang, ministre de la Culture depuis un an. Le directeur du département de la Musique
raconte à ses collaborateurs qu’il a été très surpris par les résultats d’une enquête
sur les pratiques musicales des Français, réalisée par le ministère. Selon l’opinion générale,
les Français, comparés aux Allemands ou aux Autrichiens, font peu de musique, mais
l’enquête a montré que 5 millions de Français –c’est-à-dire un jeune sur deux – jouent d’un
instrument de musique.
- C’est surprenant et formidable, commente le directeur de la Musique. Mais comment faire
comprendre à tous que la musique est un art populaire ? Comment aider à sortir de l’ombre
tous ces musiciens amateurs ? se demande-t-il tout haut.
C’est alors que l’un des collaborateurs dit :
- Et si on leur demandait de descendre dans la rue avec leurs instruments !
Jack Lang est enthousiasmé par cette idée. Il faut choisir la date au plus vite, en tout
cas avant les grandes vacances. Quelqu’un propose le 21 juin : le jour est le plus long, la nuit
la plus courte et agréable, la nature est belle, n’est-ce pas une date parfaite ? Et tant pis
si cette année-là le 21 juin tombe au milieu de la semaine, un mercredi. C’est une date
symbolique.
Prudents, les organisateurs décident de limiter la durée de ce « défilé musical »
à une demi-heure. Alors, le 21 juin 1982, tous les musiciens sont invités à jouer dans la rue
entre 20 h 30 et 21 heures. Pour annoncer le début de cette Fête de la Musique, les cloches
de France sonneront à 20 h 30.
La suite est connue : musiciens improvisés, amateurs enthousiastes ou professionnels
expérimentés, tous répondent à l’appel et partout la foule se presse pour les écouter.
Tout le monde participe à la fête : jeunes et moins jeunes, habitants des villes
ou des campagnes. On a eu même plus de musiciens amateurs en province que dans la région
parisienne. Et la fête durera toute la nuit !
Classique, rap, techno, rock et jazz, toutes les musiques sont présentes le 21 juin,
mais l’art le plus pratiqué ce soir-là est le chant, devant les musiques du monde et la musique
classique. Mais ce qui plaît avant tout aux musiciens amateurs et aux spectateurs,
c’est la liberté et la spontanéité de la fête. En plus, les spectateurs apprécient beaucoup
la gratuité des concerts et les musiciens, la possibilité de jouer en public sans payer les droits
d’auteur.
D’après Reader’s
1. L’ enquête réalisée par le Ministère de la Culture montre que/qu’
A. plus de la moitié des Français font de la musique.
B. le nombre de musiciens amateurs français est le plus élevé en Europe.
C. on se trompe sur le nombre de musiciens amateurs en France.
D. en France il y a moins de musiciens amateurs qu’en Allemagne.
2. On a décidé d’organiser la Fête de la Musique pour
A. encourager les musiciens amateurs.
B. arriver à un bon résultat de l’enquête.
C. financer les écoles de musique.
D. propager la musique classique.
3. On a choisi le 21 juin comme date de la Fête parce que
A. c’était le début des vacances d’été.
B. cette date a été proposée par le ministre.
C. c’était au milieu de la semaine.
D. cette date était idéale pour une fête.
4. La Fête a commencé par
A. un grand concert.
B. le son des cloches.
C. l’appel du ministre.
D. un grand défilé.
5. La première Fête de la Musique
A. a eu un grand succès.
B. n’a attiré que les jeunes Français.
C. n’a pas beaucoup intéressé les Français.
D. a plu seulement aux professionnels.