La concordance des temps est la relation entre le temps de la proposition principale et des subordonnées.
I) La concordance des temps peut être commandée par le contexte.
Dans un texte au présent, en fonction du contexte on pourra dire :
Je pense (présent) qu’il dort mieux (présent),
Je pense (présent) qu’il dormait mieux (imparfait),
Je pense (présent) qu’il dormira mieux (futur).
Je pense (présent) qu'il y dormirait mieux (conditionnel présent).
Les temps composés expriment l’antériorité par rapport à un moment donné (passé ou à venir), mais accompli :
1.Je te dis ce que je pense. - >
Je te dis ce que j'ai pensé. (antériorité)
2.Je te disais ce que je pensais. ->
Je te disais ce que j'avais pensé. (antériorité dans le passé)
3.Je te dirai ce que je penserai. ->
Je te dirai ce que j'aurai pensé. (antériorité dans le futur)
4.Il partit dès qu'il vit le bus. - >
Il partit dès qu'il eut vu le bus. (antériorité dans le passé)
Nous avons vu comment exprimer l'antériorité de l'action décrite dans la subordonnée,mais on peut vouloir exprimer :
- la postériorité en employant le conditionnel présent :
J'ai su qu'il parlerait de moi.
Je sus qu'il parlerait de moi.
Je savais qu'il parlerait de moi.
- la simultanée en employant l'imparfait de l'indicatif :
Je savais qu'il parlait de moi.
Je sus qu'il parlait de moi.
- la brièveté dans les subordonnées en employant le passé simple :
Je sus qu'il parla de moi toute la soirée. (subordonnée relative)
Je sus qui il était dès qu'il entra. (subordonnée conjonctive)
II) Concordance des temps obligatoire.
Dans certains cas, la relation entre les temps est une certitude grammaticale.
1.Présent + présent
Je dis ce que je pense.
2.Imparfait + imparfait
Il disait ce qu’il pensait.
3.Futur + futur antérieur
Il est entendu qu’il viendra dès qu’il l’aura décidé.
4.Conditionnel + conditionnel passé
Il était entendu qu’il viendrait dès qu’il l’aurait décidé.
5.Présent +passé composé
Je crois que je me suis égaré.
6.Imparfait + plus-que-parfait
Il croyait qu’il s’était égaré.
III) Concordance des temps au subjonctif.
Quand le verbe de la principale est au présent ou au futur,
celui de la subordonnée est au subjonctif présent.
Je crains qu'il ne soit en retard.
Je demanderai que tu ne sois pas retardé.
Quand le verbe de la principale est à un temps du passé (récit),
celui de la subordonnée est à l’imparfait du subjonctif.
Je craignais qu’il ne fût en retard.
Pour exprimer l’aspect accompli dans la subordonnée, on emploie :
Soit le passé du subjonctif :
Je crains que mes remarques n’aient été mal interprétées.
Soit le plus-que-parfait du subjonctif :
Il craignait que mes remarques n’eussent été mal interprétées.
IV) Remarques :
Dans le langage courant, on emploie souvent le présent ou le passé composé du subjonctif au lieu de l’imparfait ou du plus-que-parfait de ce mode. On se borne à exprimer l’opposition entre le non accompli et l’accompli :
J’avais peur qu’il soit retardé.
(Subjonctif présent = non accompli).
Il avait peur que ses remarques aient été mal interprétées.
(Passé du subjonctif = accompli).
Même en langage soutenu, l’imparfait et le plus-que-parfait du subjonctif ne sont utilisés qu’à la 3e personne, (sauf pour être et avoir, où toutes les personnes peuvent s’employer) :
Je craignais que vous n’arriviez en retard.
(Subjonctif présent).
Et non :
Je craignais que vous n’arrivassiez en retard.
(Imparfait du subjonctif)
|