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  'Non-sco': une classe à part
 

Internet Actuel - Document didactique

 

 

Titre            'Non-sco': une classe à part

Niveau        AR 29.4

Date           07.11.2008

Thème        Éducation / Enseignement

 

 

-    instruire (4 conduire): donner un enseignement – "L'école sert à instruire les élèves dans plusieurs disciplines."

-    un dégât: des dommages – "L'orage a causé des dommages? - Non, on n'a aucun dégât."

-    à mi-temps: la moitié du temps – "Line travaille 36 heures par semaine? – Non, 18 heures seulement; elle travaille à mi-temps."

-    une garderie: lieu où on garde de petits enfants, crèche – "Mimi a 2 ans maintenant? - Oui, pendant la journée, elle est à la garderie."

-    une école maternelle: enseignement accueillant des enfants de 3 à 6 ans – "Amandine a déjà 3 ans. Elle peut aller à l'école maternelle."

-    envier (de): regretter de ne pas avoir cette chance – "Suite à cet accident j'ai dû rentrer tout de suite. Mais comme je vous envie de pouvoir continuer cette belle aventure!"

-    un troupeau: troupe d'animaux – "Il y a des moutons dans la prairie! Tout un troupeau!"

-    un bahut [bay] (populaire) – lycée, collège – "Moi, je n'aime pas ce vieux lycée. Mon père, en revanche, dit avoir passé quelques bonnes années dans ce bahut. Je ne comprends pas…"

 

 

Les mots en italique sont à comprendre par le contexte ou un mot connu.

 

'Non-sco': une classe à part

 

 

Dans un parc, derrière le château de Vincennes, aux portes de Paris, quelques parents sont assis sur l'herbe; leurs enfants, eux, courent, jouent, regardent des fleurs, cherchent, discutent… Nous sommes lundi. Pourtant, les parents ne travaillent pas. Un des enfants porte un T-shirt avec le slogan "L'école n'est pas obligatoire, l'instruction en famille est légale". Ces parents, ce sont des 'Non-sco' [Non à la scolarisation] et ils défendent le droit de ne pas envoyer leurs enfants à l'école et de les instruire eux-mêmes.

 

En France, environ 3000 enfants ne vont pas à l'école parce que ce sont leurs parents qui les instruisent eux-mêmes. Sur 12 millions d'élèves, c'est très peu. "Heureusement, on nous regarde de moins en moins comme des irresponsables, des idiots", remarque pourtant Ghislain, père de quatre enfants. "On se rend compte que c'est l'école qui crée de l'échec. Tout le monde connaît des jeunes qui souffrent terriblement en classe. Il est clair que le système scolaire fait des dégâts." On le sent: ces parents-là veulent du changement, une éducation et un enseignement alternatifs. Seulement, les écoles qui les appliquent sont rares et souvent très éloignées de leur domicile. Alors, ce sont les parents qui, eux-mêmes, prennent les choses en main. "Mais, nous ne jouons pas au professeur", nous explique une mère. "Chez nous, il n'y a pas de cours, pas d'interrogations écrites. Chez nous, rien ne presse. Nos enfants prennent le temps. Nous répondons juste à leurs questions. En posant des questions, ils apprennent déjà. Nous voulons éviter que nos enfants apprennent des choses inutiles. Évidemment, cela occupe les journées des parents. Mais ils ont fait le choix de vivre d'un seul salaire ou de travailler à mi-temps." "On n'a pas fait des enfants pour les confier toute la journée à la garderie", nous dit une autre maman qui emmène toutes les semaines ses enfants au musée, fait de la géographie dans la voiture, de l'anglais en regardant la télé, des maths pendant qu'elle fait la cuisine…

 

Parmi les parents qui défendent une éducation alternative, on trouve quelques anciens professeurs. Ils n'ont aucun problème à faire échapper leur enfant à un système qu'ils connaissent trop bien. "À l'école, la plupart des enfants travaillent pour obtenir de bonnes notes, parce que cela fait plaisir aux parents. On y a installé un système de compétition qui est mauvais pour un développement équilibré de l'enfant. La compétition pousse parfois les enfants à employer des moyens 'douteux' pour réussir une interro ou un examen", nous explique encore Ghislain. "La finalité de l'enseignement actuel, c'est de distribuer des diplômes à des âges fixes. Seulement, la différence entre les enfants est grande et beaucoup d'entre eux se verraient attribuer un diplôme s'ils avaient pu apprendre à leur rythme. Le système scolaire est donc cause d'une grande inégalité sociale. Bon, il se peut que nos enfants, élevés en dehors de l'école, aient, une fois adultes, des problèmes avec la violence du monde du travail. Il se peut… Mais, il se peut aussi qu'ils soient leur propre patron!"

 

Depuis quelques années, ce phénomène de parents-professeurs semble connaître un nouveau succès. Ces parents veulent une relation très étroite avec leurs enfants, au moins sur les premières années de la vie. Pas de crèche, pas d'école maternelle; ils portent leurs bébés serrés sur le corps. "J'ai fait le choix de rester avec mes jeunes enfants", explique une mère, "pourtant, je ne renonce pas définitivement à l'école. Je me poserai la question quand ils auront 6 ans et l'âge de rentrer en primaire. Et puis, n'oublions pas qu'on peut aussi prendre des cours par correspondance et par Internet. Les logiciels éducatifs sur ordinateur sont souvent de vrais 'professeurs électroniques' qu'on a à domicile."

 

Véronique, 45 ans, est très heureuse d'avoir retiré ses enfants de l'école quand elles étaient petites: elles vomissaient avant d'aller à l'école ou se tapaient la tête contre les murs. Ses filles sont assises à côté d'elle dans l'herbe. Elles ont 16 ans et sont musiciennes toutes les deux. L'une raconte que parmi leurs copains du conservatoire, certains les envient de ne pas aller à l'école, d'autres ne comprennent pas 'parce qu'ils sont habitués à vivre en troupeau'. Elle en est convaincue: "Ceux qui vont au bahut ne parlent que de ça. Toute leur vie tourne autour du bahut. Et le bahut… c'est une vie à part."

 

Source: Libération.fr

 

 

Questions

 

      1.    Quel slogan peut-on lire sur le T-shirt d'un des enfants qui jouent dans le parc?

      2.    Quelle idée les parents 'Non-sco' défendent-ils?

      3.    Comment les parents 'Non-sco' sont-ils souvent considérés?

      4.    Pourquoi les parents 'Non-sco' s'opposent-ils au système scolaire traditionnel?

      5.    Pourquoi la plupart des parents 'Non-sco' décident-ils d'instruire eux-mêmes leurs enfants?

      6.    Si les parents ne jouent pas au professeur, comment leurs enfants arrivent-ils à apprendre?

      7.    Instruire soi-même ses enfants n'est pas toujours chose évidente pour un nombre de parents. Comment?

      8.    Comment une mère fait-elle pour instruire ses enfants?

      9.    Que reproche Ghislain surtout à l'école traditionnelle?

  10.    D'après Ghislain, comment le système scolaire traditionnel est-il cause d'une grande inégalité sociale?

  11.    Les parents 'Non-sco' veulent une relation très étroite avec leurs enfants. Comment?

  12.    Quel problème Véronique avait-elle avec ses deux filles lorsque celles-ci étaient petites? Quelles études les deux filles font-elles aujourd'hui?

  13.    Quel regard les copains du conservatoire portent-ils sur les deux filles? Et les deux filles, que pensent-elles des élèves qui suivent des cours dans une école?

 

 

Discussion

 

  14.    "Heureusement, on nous regarde de moins en moins comme des irresponsables…" Comment des parents qui instruisent eux-mêmes leurs enfants pourraient-ils être 'irresponsables'? Discutez-en en classe.

  15.    "On se rend compte que c'est l'école qui crée de l'échec." Êtes-vous d'accord? Pourquoi (pas)?

  16.    "L'école n'est pas obligatoire..." Si vous n'étiez pas vraiment obligé d'aller à l'école, le feriez-vous? Pourquoi (pas)? Quels sont les avantages et les désavantages de l'école?

  17.    "Chez nous, rien ne presse. Nos enfants prennent le temps." Que pensez-vous du rythme qui est imposé dans les écoles? Y a-t-il des cours au rythme vraiment trop rapide? Si oui, lesquels? Que pouvez-vous faire dans ces cas?

  18.    "En posant des questions, ils apprennent déjà." Comment peut-on apprendre 'simplement en posant des questions'?

  19.    "Nous voulons éviter que nos enfants apprennent des choses inutiles." D'après vous, quelles sont ces "choses inutiles" qu'on apprend à l'école? Pourquoi les estimez-vous 'inutiles'?

  20.    "Nous voulons éviter que nos enfants apprennent des choses inutiles." Si on vous demandait de remplacer ces 'choses inutiles' qu'est-ce que vous mettriez à la place? Expliquez votre choix.

  21.    "… (explique) une maman qui emmène toutes les semaines ses enfants au musée, fait de la géographie dans la voiture, de l'anglais en regardant la télé, des maths pendant qu'elle fait la cuisine…" Pensez-vous que ce soit vraiment la meilleure manière d'instruire ses enfants? Pourquoi (pas)?

  22.    "Parmi les parents qui défendent une éducation alternative, on trouve quelques anciens professeurs." Est-ce que cela vous étonne? Pourquoi (pas)?

  23.    "On y a installé un système de compétition qui est mauvais pour un développement équilibré de l'enfant." D'après vous, comment un système de compétition peut-il être mauvais pour un développement équilibré de l'enfant?

  24.    "On y a installé un système de compétition qui est mauvais pour un développement équilibré de l'enfant." Le système de compétition, ne fait-il pas partie de la vie? Partout il faut être le meilleur (en classe, au travail, dans le sport…). Alors, pourquoi pas à l'école? Discutez-en en classe.

  25.    "La compétition pousse parfois les enfants à employer des moyens 'douteux' pour réussir une interro ou un examen." D'après vous, de quels moyens pourrait-il s'agir?

  26.    "La compétition pousse parfois les enfants à employer des moyens 'douteux' pour réussir une interro ou un examen." Êtes-vous d'accord? Si oui, en avez-vous l'expérience? Expliquez.

  27.    "Le système scolaire est donc cause d'une grande inégalité sociale." Êtes-vous d'accord? Si oui, expliquez comment.

  28.    "Le système scolaire est donc cause d'une grande inégalité sociale." Le système scolaire est-il le seul à créer une inégalité sociale? Expliquez.

  29.    On dit souvent que "l'instruction n'est qu'une part de l'éducation". Toutefois, on remarque que "l'éducation constitue une part de plus en plus importante de l'instruction" (pensez à l'éducation culturelle, l'éducation sexuelle, l'éducation à la sécurité routière...). Pensez-vous que c'est l'école qui doive se charger de ces tâches? Pourquoi (pas)?

 

 

Pour présenter oralement ou par écrit

(Votre professeur précisera la portée exacte de chaque tâche, comme travail individuel ou en groupe.)

 

  30.    En France, ce n'est pas l'école qui est obligatoire mais l'instruction. Depuis quand cette loi date-elle? En 1998 cette loi a été modifiée. Que précise cette modification? Quel est le rôle des mairies? Quels contrôles peuvent être effectués? Pour vos recherches, consultez le site http://www.lesenfantsdabord.org/index.php. Puis présentez le résultat de vos recherches oralement ou par écrit.

 

 

Pour en savoir plus

 

Pour en savoir plus sur la 'Non-scolarisation', vous pouvez également consulter le site http://nonsco.free.fr/index.html.


 
   
 


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