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  JE PARLE FRANÇAİS
  Salvette et Bernadou
 

1. Lis le texte suivant et réponds aux différentes questions de compréhension.

 

Salvette et Bernadou

C'est la veille de Noël, dans une grosse ville de Bavière. Par les rues blanches de neige, dans la confusion du brouillard, le bruit des voitures et des cloches, la foule se presse joyeuse aux rôtisseries en plein vent, aux baraques, aux étalages. Frôlant avec un bruissement léger les boutiques enrubannées et fleuries des branches de houx vert, des sapins entiers chargés de pendeloques passent portés à bras, dominant toutes les tètes, comme une ombre de forêts de Thuringe, un souvenir de nature dans la vie factice de l'hiver.  Le jour tombe. Là-bas, derrière les jardins de la Résidence, on voit encore une lueur de soleil couchant, toute rouge à travers la brume ; il y a par la ville une telle gaieté, tant de préparatifs de fête que chaque lumière qui s’allume aux vitres semble prendre à un arbre de Noël. C’est qu’aujourd’hui n’est pas un Noël ordinaire ! Nous sommes en l’an de grâce mil huit cent soixante-dix, et la naissance du Christ n’est qu’n prétexte de plus pour boire à l’illustre Von der Thann et célébrer le triomphe de guerriers bavarois.  Noël ! Noël. Les juifs de la ville basse eux-mêmes sont en liesse. Voilà le vieil Augustus Cahn qui tourne en courant le coin de la Grappe bleue. Jamais ses yeux de furet n’ont relui comme ce soir.  Jamais sa petite couette en broussaille n’a frétillé si allégrement.

Dans sa manche usée aux cordes de besaces est passé un honnête petit panier, plein jusqu’aux bords, couvert d’une serviette bise, avec le goulot d’une bouteille et une branche de houx qui dépassent. C’est que l’hôpital militaire ferme à cinq heures et qu’il y a deux Français qui l’attendent là-haut dans cette grande maison noire aux fenêtres grillées et étroites, où Noël n’a, pour éclairer sa veillée, que les pâles lumières qui gardent le secret des mourants.

Ces deux Français s’appellent Salvette et Bernadou.  Ce sont deux chasseurs à pied, deux Provençaux du même village, enrôlés au même bataillon et blessés par le même obus.  Seulement Salvette avait la vie plus dure, et déjà, il commence à se lever, à faire quelques pas, de son lit à la fenêtre.  Bernadou lui, ne veut pas guérir. Dans les rideaux blafards de son lit d’hospice, sa figure paraît plus maigre, plus languissante de jour en jour, et, quand il parle du pays, du retour, c’est avec ce sourire triste des malades, où il y a bien plus de résignation que d’espérance.  Aujourd’hui, cependant, il s’est animé un eu, en pensant à cette belle fête de Noël, qui, dans nos campagnes de Provence, ressemble à un grand feu de joie, allumé au milieu de l’hiver, en se rappelant les sorties des messes de minuit, l’église parée et lumineuse, les rues des villages toutes noires, pleines de monde, puis la longue veillée autour de la table, les trois flambeaux traditionnels, l’aïoli, les escargots et la jolie cérémonie du cacho fio (bûche de Noël) que le grand-père promène autour de la maison et arrose avec du vin cuit.

&Alphonse Daudet, contes choisis, Hachette.

 

a) Quand se déroule l’histoire ?

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b) Où se déroule l’histoire ?

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c) Qui est le personnage central de cette partie ?

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d) Quel est son but ?

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e) Pourquoi n’est-ce as un Noël ordinaire ?

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f) Quels sont les noms de ces deux Français ?

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g) Quelle est la fonction de cette grande maison ?

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h) Pourquoi les deux Français sont-ils dans cette maison ?

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i) En quoi consiste la cérémonie du cacho fio ?

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j) Pourquoi Bernadou est-il aujourd’hui plus animé qu’à l’ordinaire ?

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4. Poursuis ta lecture et réponds aux questions proposées en effectuant des phrases complètes.

Deuxième partie : Salvette et Bernadou

« Ah ! mon pauvre Salvette, quel triste Noël que nous allons faire cette année ! … Si seulement on avait eu de quoi se payer un petit pain blanc et une fiole de vin clairet ! Ça m’aurait fait plaisir, avant de passer l’arme à gauche, d’arroser encore une fois le cacho fio avec toi… »

Et, en parlant de pain blanc et de vin clairet, le malade a ses yeux qui brillent.  Mais comment faire ? Ils n’ont plus rien, les malheureux, ni argent, ni montre.  Salvette garde bien encore dans la doublure de sa veste un bon de poste de quarante francs.  Seulement c’est pour le jour où ils seront libres, et la première halte qu’on fera dans une auberge de France.  Cet argent-là est sacré.  Pas moyen d’y toucher… Pourtant ce pauvre Bernadou est si malade !

Qui sait s’il pourra jamais se remettre en route pour retourner là-bas ?  Et puisque voilà un beau Noël qu’on peut encore fêter ensemble, est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux en profiter ?

Alors, sans rien dire à son pays, Salvette a décousu sa tunique pour prendre le bon de poste, et, quand le vieux Cahn est venu, comme tous les matins, faire sa tournée dans les salles, après de longs débats, des discussions à voix basse, il lui a glissé dans la main ce carré de papier raide et jauni sentant la poudre et taché de sang.  Depuis ce moment, Salvette a pris un air de mystère.  Il se frotte les mains et rit tout seul en regardant Bernadou.  Et maintenant que le jour tombe, il est là à guetter le front collé aux vitres, jusqu’à ce qu’il ait vu dans le brouillard de la place déserte le vieil Augustus Cahln tout essoufflé qui arrive, un petit panier au bras.

Ce minuit solennel, qui sonne à tous les clochers de la ville tombe lugubrement dans le nuit blanche des malades.  La salle d’hospice est silencieuse, éclairée seulement par les veilleuses suspendues au plafond.  De grandes ombres errantes flottent sur les lits, les murs nus, avec un balancement perpétuel qui semble la respiration oppressée de outs les gens étendus là. Par moment, il y a des rêves qui parles haut, des cauchemars qui gémissent, pendant que de la rue montent un murmure vagues, des pas, des voix, confondus dans la nuit sonore et froide comme sous un porche de cathédrale.  On sent la hâte recueillie, le mystère d’une fête religieuse traversant l’heure du sommeil et mettant dans la ville éteinte la lueur sourde des lanternes et l’embrasement des vitraux d’église.

-Est-ce que tu dors, Bernadou ?                            

Tout doucement, sur la petite table, près du lit de son ami, Salvette a posé une bouteille de vin de Lunel, un pain rond, un joli pain de Noël où la branche de houx est plantée toute droite.  Le blessé ouvre ses yeux cernés de fièvre.  A la lumière indécise des veilleuses et sous le reflet blanc des grands toits où la lune s’éblouit dans la neige, ce Noël improvisé lui semble fantastique. « Allons, réveille-toi, pays… il ne sera pas dit que deux Provençaux auront laissé passer le réveillon sans l’arroser d’un coup de clairette… » Et Salvette le redresse avec des soins de mère.  Il emplit les gobelets, coupe le pain, et l’on trinque, et l’on parle de la Provence.  Peu à peu, Bernadou s’anime, s’attendrit.  Le vin blanc, les souvenirs… Avec cette enfance que les malades retrouvent au fond de leur faiblesse, il demande à Salvette de lui chanter un Noël provençal.  Le camarde ne demande pas mieux : « Voyons lequel veux-tu ?  Celui de l’hôtel ?  Ou les Trois Rois ? ou Saint-Joseph m’a dit ?

-Non, j’aime mieux les Berges.  C’est celui que nous chantions toujours à la maison… »

Va pour les Berges ! A demi-voix, la tête dans les rideaux, Salvette commence à fredonner.  Tout à coup, au dernier couplet, quand les plâtres ont déposé sur la crèche leur offrande d’œufs frais et de fromageons et que, les congédiant d’un air affable,

Joseph leur dit : Allons ! Soyez bien sages,

Tournez-vous-en et faites bon voyage Bergers,

Prenez votre congé.

Voilà le pauvre Bernadou qui glisse et retombe lourdement sur l’oreiller.  Son camarade pensant qu’il s’endort l’appelle, le secoue.  Mais le blessé reste immobile, et la petit branche de houx, en travers, sur le drap rigide, semble déjà la palme verte que l’on met au chevet des morts.

Salvette a compris. Alors, tout pleurant, il reprend à pleine voix, dans le silence du dortoir, le joyeux refrain de Provence :

Bergers, Prenez votre congé.

& Alphonse Daudet, Contes choisis, Hachette

 

1. Qui choisit le chant que Salvette va fredonner ?

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2. Quand Salvette guette-t-il le vieil Augustus Cahn ?

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3. Comment Salvette fredonne-t-il les Bergers ?

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4. Quels sont les objets que Salvette a posés sur la petite table ?

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5. Pourquoi Salvette a-t-il donné le bon de poster au vieux Cahn ?

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6. Pourquoi Salvette ne voulait-il pas toucher à cet argent cousu dans sa doublure ?

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7. Qu’a compris Salvette en fin de récit ?

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8. Qui est le héros de ce récit, le personnage qui cherche à accomplir une mission ?

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9. Que veut-il obtenir ?

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10. Au profit de qui a-t-il entamé cette recherche ?

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11. Qui ou quoi a poussé le héros à se mettre en route ?

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12. Qui aide le héros dans sa recherche ?

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13. Qui ou quoi le freine, s’oppose à lui ?

 
 
   
 
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